Les futurs éducateurs sportifs d’IRSS en formation avec une orthophoniste

Clara Varin, orthophoniste diplômée, est aussi formatrice sur la voix projetée auprès des éducateurs sportifs d’IRSS : une prévention utile pour nos étudiants en BPJEPS. Le capital vocal est un bien précieux qu’il faut savoir préserver. Interview d’une spécialiste qui prodigue ses conseils pour ne pas « casser la voix »…

Bonjour Clara, est-ce que vous pouvez présenter le métier que vous exercez aujourd’hui ?

Je m’appelle Clara Varin, je suis orthophoniste. Je travaille sur 2 cabinets : un à Noyal-Chatillon-sur- Seiche où j’ai mon cabinet ; l’autre, en collaboration, dans un cabinet à Mordelles.  Je travaille avec tous types de publics : des personnes âgées en maison de retraite, des jeunes enfants, des adolescents, … Je fais de la rééducation : langage écrit, langage oral, voix et suivi neurologique. J’’interviens aussi en prévention vocale auprès de futurs coaches sportifs.

Racontez-nous les grandes étapes de votre parcours …

J’ai mis du temps à savoir ce que je souhaitais vraiment faire. Je suis d’abord partie en prépa infirmier mais cela ne m’a pas trop plu pendant les stages. Ensuite, je me suis réorientée vers une prépa Orthophonie à IRSS Rennes. J’ai eu un concours à Toulouse. J’ai passé 4 années en école. Pendant mes études à Toulouse, j’ai été amenée à faire une rééducation vocale.  Diplômée en 2016, j’ai acheté mon cabinet en octobre de la même année. Mais j’ai vite senti que le contact avec des collègues me manquait. C’est pourquoi, un an après, j’ai trouvé une collaboration, un jour par semaine, qui me permet une relation et des échanges.

En parallèle de ma pratique en cabinet, je donne des interventions pour faire de la prévention vocale.

Comment sont venues les préventions vocales dans votre parcours ? Comment avez-vous construit cette spécialité ?

Comme je le disais précédemment, j’avais envie de m’engager ailleurs que dans un cabinet. J’avais envie de m’investir soit dans la voix soit dans l’oralité, deux domaines qui me passionnent.  En venant pour une intervention à IRSS, on m’a proposé de faire ce type de formation.  En fait, un des enseignants d’IRSS avait des difficultés vocales. C’est donc avec lui que j’ai construit ce projet d’intervention auprès des éducateurs sportifs. Ce que je souhaitais apporter, c’était de partager avec les élèves le fonctionnement vocal et de projeter facilement sa voix sans se blesser. Ce qui m’importe dans mes interventions c’est de prévenir les risques afin de ne pas retrouver ces futurs coachs sportifs en séance des années plus tard.

Quels sont les conseils que vous prodiguez aux futurs éducateurs sportifs ?

Globalement de faire attention à leur posture, d’éviter de mettre la tête en l’air quand ils parlent, d’essayer de faire attention au moment où ils vont donner leur information… Je sais que ce n’est pas toujours évident, avec le type de sport qu’ils enseignent, mais c’est important. Également, il faut faire attention à son soutien costo-abdominal. L’idée est de maintenir de l’air toujours à disposition et de gérer la sortie d’air de façon à avoir ce qu’il faut quand on a besoin de parler plus fort. Une autre chose à laquelle il faut rester attentif : les tensions corporelles. J’ai conscience que cela n’est pas facile pour les sportifs qui sont souvent en tension musculaire lors de leur entrainement. Il faut s’exercer à  produire de la voix sans se mettre en tension, sans utiliser la tête, les épaules …

Vous avez mis en place des ateliers ?

Oui, j’ai organisé deux séances. La première séance, c’est un enseignement théorique pour comprendre le fonctionnement vocal de chacun. Ensuite, je passe à une partie plus anatomique. Je les questionne : comment fonctionne leur respiration ? Comment ils se tiennent au niveau postural ? Comment ces deux choses-là s’articulent quand ils produisent du son ? Puis, je leur demande de s’observer en situation de travail pendant 2 semaines. Nous nous voyons de nouveau pour la 2ème séance pour faire le point et commencer les exercices : projeter la voix assez fort, projeter sa voix malgré un brouhaha, monter la voix dans les aigus. Ils sont maximum 3 personnes par groupe, comme cela ils peuvent s’observer.

Les éducateurs sportifs peuvent-ils développer des pathologies de la voix ? De quel ordre ?

La pathologie la plus fréquente, c’est le surmenage vocal. Cela se traduit par des petites gênes, mais c’est quelque chose qui n’empêche pas de parler bien que cela puisse perturber au quotidien. Quand ce problème devient quotidien, on parle de dysphonie. Quand la dysphonie augmente, on peut aller jusqu’à l’aphonie. On peut avoir une dysphonie avec des périodes d’aphonies. On a une perte totale de voix. Pour les coachs sportifs c’est une perte totale de leur outil de travail !

Je peux aussi rencontrer des pathologies comme des lésions vocales, des kystes, polypes, nodules … et dans les cas les plus compliqués, cela peut aller jusqu’à l’intervention chirurgicale.  Nous faisons tout ce travail de prévention pour éviter d’en arriver là …

Comment cette formation a été perçue par les jeunes en formation ?

Les futurs éducateurs sportifs ont été attentifs. Entre les 2 séances, ils prennent conscience qu’il y a des moments où ils arrivent à envoyer leur voix et d’autres moments où ils n’y arrivent pas. Ils pourront désormais.

Merci à Clara Varin de s’être prêtée pour IRSS au jeu de l’interview.

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